L’art de réussir le changement, quand le bien-fondé de l’action n’est pas mis en doute, tient pour beaucoup à la légitimité des personnes chargées de le mettre en place. La capacité de mobilisation, le savoir-faire comme l’aptitude à trouver un équilibre satisfaisant dans l’action sont autant d’atouts nécessaires pour en assurer la réussite. Autour d’une stratégie bien définie, la réussite est dépendante du facteur temps pour assurer la conduite efficiente du projet dans l’action.
Un facteur temps déterminant
Le temps est un facteur déterminant de réussite dans tout processus de changement permanent. Si le temps est un allié objectif de toute action de changement, il ne faut pas que toute réflexion supplémentaire ou délai de mise en place inexpliqué puisse être interprété par chacune des parties comme de l’attentisme ou comme une reculade.
Savoir évaluer et intégrer le facteur temps en procédant par étapes évite de faire du surplace ou de faire preuve de précipitation. C’est aussi posséder des plannings adaptés et réalistes Dans tous les cas, il appartient d’éviter les discours et les réunions inutiles en s’assurant à chaque fois de la pertinence des interventions.
La maîtrise du facteur temps demeure un élément essentiel pour vaincre les résistances. Pendant la réalisation du changement, de nombreuses remises en cause vont apparaître, souvent liées à des difficultés diverses ou à des obstacles imprévus. Face à cela, il faut savoir maintenir une communication active.
Le « Numérique », les « Réseaux », le « Télétravail et l’« Intelligence Artificielle » vont intervenir dans l’évolution du processus. Il n’est pas question d’en douter. Mais imaginer que ce qui sont d’abord et avant tout des « outils » puissent s’apprécier au-delà de leurs « rôles », n’est pas raisonnable.
Mais ce sera toujours à la personne impliquée de prendre les décisions et d’assumer les responsabilités. Gérer et maîtriser le facteur temps n’a de sens qu’avec cette réserve fondamentale. La maîtrise du temps, le respect du calendrier et la sauvegarde de temps libre pour les imprévus passent par un « savoir-faire » dans gestion des priorités.
Contrairement aux idées reçues, il faut penser chaque jour à régler d’abord les détails et ne pas oublier la prise en compte des demandes mineures des « oubliés ». Avec un esprit plus libre, l’engagement prioritaire s’impose de lui-même.
Prendre le temps d’expliquer, de convaincre et de mobiliser
Lors d’importants changements multiples à « grande échelle », il existera toujours des moments « clé » plus opportuns les uns que d’autres pour convaincre et mobiliser pour décider d’agir. Les actions vont se succéder, voire se mener en parallèle.
On va très vite tomber dans la notion imprécise du « en même temps », propre à divers objectifs non liés, à ne pas confondre avec la « simultanéité » indispensable dans des interventions pré-requises ou encore avec les « actions en parallèle » nécessaires pour satisfaire des objectifs définis, contributifs au projet final. Mais attention, l’excès du « en même temps » doit être combattu lorsqu’il génère « désordre et action » dans tous les sens. C’est-à-dire la confusion.
La réussite se confirme en sachant prendre le temps nécessaire de réfléchir et d’expliquer avant d’agir sans tomber dans l’excès. Surtout éviter toujours la précipitation, ce qui ne signifie pas qu’il faille pour autant faire du surplace. Dans une action trop rapide, le risque est important d’oublier un interlocuteur essentiel. Ne jamais confondre vitesse et précipitation ! C’est là que le management du temps peut s’apprécier.
Un autre paramètre est à prendre en compte avec le plus soin, c’est ce que l’on qualifie de perte de temps. Un énorme « gâchis » coûteux pour toute organisation ou entreprise. Rechercher comprendre le temps perdu est un acte essentiel. Faut-il encore savoir les identifier, en comprendre les raisons et en mesurer les conséquences. Réduire le temps perdu correspond à un gain en termes de marge brute pouvant atteindre les 5%.
Vers une gestion intelligente du facteur temps…
Tout changement, subi ou anticipé, n’a de chance d’être accepté que s’il répond à un besoin réel et reconnu, compatible avec le respect d’objectifs partagés. C’est pourquoi, le facteur temps pour expliquer et réaliser le changement envisagé est essentiel. Il ne faut jamais oublier que l’enjeu (le fond), la conduite (la forme), les mots pour le présenter, l’expliquer ou le dire (le contenu) ne sont pas des variables indépendantes, et ce, durant tout le processus de changement.
La gestion intelligente du facteur temps va jouer son rôle quel que soit le domaine concerné (scientifique, technique, économique), ou la nature du changement (sociologique, structurel ou politique).
« Prendre son temps » n’a jamais était synonyme de « perdre son temps ». A chacun de savoir apprécier le caractère fondamental de la maîtrise du temps, surtout si elle est le garant de la réussite…
Jacques Martineau