En ce début d’année, le discours politique en France naturellement n’a pas changé aux ordres de la commission de Bruxelles et d’influenceurs européens (politiques, financiers, industriels). Le ministère de l’environnement et ses complices politiques, toutes tendances confondues font croire à la capacité de la France, dès 2050, à se passer du nucléaire (pas encore accepté comme énergie verte). Comment imaginer en 2025 que l’objectif du 100% d’énergies renouvelables serait atteint ? Comment assurer la pérennité de ces ressources au nom des énergies vertes, en atteignant la neutralité carbone ?
Des études insolites pour non convaincantes pour relever le défi ?
Un certain nombre de conditions essentielles s’imposeraient pour parvenir à envisager de développer des parcs éoliens et solaires à très grande échelle. Même si les sociétés RTE et ENGIE n’ont d’autres choix que se précipiter, les enjeux sont lourds.
Comment gérer l’intermittence de la production (solaire et l’éolienne) pour la sécurité de l’alimentation en électricité. Le stockage de l’énergie à grande échelle est un problème majeur. L’équilibre entre la production d’électricité et la consommation est inégale sur le territoire.
Ajoutons à cela l’implantation de 50 000 éoliennes géantes donc, en moyenne, une tous les 2 km sur la moitié de la France ? Sans parler des nombreux parcs marins avec un quintuple rideau de 15 000 autres éoliennes off-shore de Dunkerque à Biarritz ? et des panneaux photovoltaïques sur toutes les toitures et champs en friche ? Ajouter à cela, une indisponibilité temporaire erratique de la fourniture d’électricité pour le pays…. Un service disponible 24h/24 douteux !
Vent et soleil avec 6% d’énergie garantie, il ne faut pas rêver d’ici 2050 ! – clubespace21.fr
Même si ces deux conditions sont remplies, il sera nécessaire d’une part d’assurer une énergie compensatoire transfrontalière ou de réserve et d’autre part de développer un réseau de transmission de l’énergie à la hauteur des enjeux.
Il n’est pas la peine d’associer à cette production d’énergie la fin du véhicule thermique en 2035. Le parc électrique est encore insignifiant. Les difficultés, à propos de l’autonomie des batteries, ne sont pas résolues. La « vernissure » des batteries est fortement contestable. Et pourtant l’Union européenne prétend se réorganiser pour atteindre ses objectifs. La bataille du véhicule électrique « n’est pas perdue », mais l’industrie automobile européenne est « en danger de mort », a averti Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission. A noter que les voitures électriques, encore trop chères, ont vu leur part de marché reculer dans l’UE pour la première fois en 2024, à 13,6 % sur l’année…
Le contexte écologique en toile de fond
Le changement climatique nécessite de réduire la part carbone dans la production d’énergie électrique en éliminant tous les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel). Pourtant, comme nous l’avons écrit et répété dans de nombreux articles, l’électricité française est déjà décarbonée puisqu’elle est issue pour 3% seulement de combustibles fossiles, le reste provenant des centrales nucléaires (77%), des barrages hydro-électriques (12%) et d’un peu de bois, d’éolien et de photovoltaïque !
Quant aux émissions de C02, assez de propager des contrevérités… - cludespace21.fr
Le débat technologique se réduit en fait à des communications prospectives sans fondements suffisants. Mais se gardant d’enfreindre la loi du silence. Il n’est pas utile de trop s’avancer pour ne pas déplaire aux commanditaires des études. Les rapports publics, même rédigés par des cabinets conseils privés, ont pour but de satisfaire le discours officiel. L’écologie a une toute autre ambition. Ses partisans en ont une toute autre interprétation politique cette fois..
L’erreur à ne pas commettre : oublier le nucléaire !
L’engouement « vert », plus politique qu’écologique entraîne progressivement les pays occidentaux vers une situation critique en matière de production d’énergie. Tout le monde le sait, personne n’a le courage de l’affirmer. Le nucléaire reste une dominante impérative pour la fourniture d’énergie propre. Même le GIEC insiste sur la conservation du nucléaire et incite à ne pas le négliger. La sauvegarde carbone n’en souffrira pas. C’est notre assurance vie. L’augmentation de la température de la planète de 1,5° C ne dépend pas de l’oubli du nucléaire en France.
Des points de vue déterminants
Début décembre 2024, dans une lettre ouverte au Premier ministre, dix anciens dirigeants d’entreprises et politiques alertent contre le développement « à marche forcée » des énergies renouvelables, et notamment des parcs éoliens offshore. Ils dénoncent avec force le plan programme pluriannuel de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) qui est loin d’être sans effet sur le prix de l’électricité (plus du double) pour le consommateur. De plus en plus contraint par le marché européen, lui-même influencé par la guerre en Ukraine et l’Allemagne. Où sont les vrais enjeux financiers ? et à qui profitent-ils ?
L’ensemble de ces protestations et les conséquences de ces choix sont largement expliqués par Michel Gay dans Économie Matin et développés par Fabien Bouglé dans ces différents ouvrages, en particulier dans la « guerre de l’énergie », éditions du Rocher (2024)
Jacques Martineau