Le phénomène de réchauffement climatique n’a jamais été aussi tangible qu’aujourd’hui. La canicule qui frappe la Méditerranée ces mois de juillet et août 2024 en sont la preuve. Sans le réchauffement climatique, la chaleur aurait été bien inférieure, de plusieurs degrés, selon le WWA qui avait déjà alerté à la même période en 2023.
L’influence du réchauffement climatique sur la canicule
Les chaleurs extrêmes enregistrées en Méditerranée en juillet 2024 auraient été pratiquement impossibles sans l’intervention humaine, principalement à travers la combustion des combustibles fossiles. Selon le rapport du World Weather Attribution (WWA) publié le 31 juillet 2024, les températures observées auraient été impossibles à atteindre sans les émissions de gaz à effet de serre provoquées par l’homme. En effet, la planète a déjà enregistré un réchauffement d’environ 1,3°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Une période estivale marquée par des températures caniculaires élevées la nuit – montage : clubespace21
Météo : les dômes de chaleur plus fréquents
Le concept de "dôme de chaleur" est devenu une réalité récurrente, surtout dans des régions comme le pourtour méditerranéen. En Espagne, la température a atteint 44°C, tandis que des pays comme la Grèce ont enregistré des pics de 43°C accompagnés de vents secs et d’incendies de forêt. Au Maroc, les températures ont grimpé jusqu’à 48°C, entraînant la mort de 21 personnes en seulement 24 heures.
Ces vagues de chaleur ne sont plus des événements rares mais sont désormais attendues environ une fois par décennie dans le climat actuel. Le réchauffement climatique rend ces vagues plus intenses et plus fréquentes, avec des températures pouvant atteindre jusqu’à 3,3°C de plus que dans un climat sans intervention humaine.
Données du GIEC, trois scénarios en fonction de la localisation de la concentration en CO2 – source : GIEC
Réchauffement climatique : la montée inexorable des températures
Les prévisions climatiques indiquent que sans une réduction rapide et drastique des émissions de gaz à effet de serre, les phénomènes météorologiques extrêmes continueront de s’intensifier. L’Europe se réchauffe deux fois plus vite que les autres continents, exacerbant les vagues de chaleur et les canicules. En 2022, plus de 60 000 décès liés à la chaleur ont été enregistrés en Europe, une hausse de 30% par rapport aux vingt dernières années.
« A moins que le monde cesse rapidement la combustion des énergies fossiles, ces événements deviendront plus chauds, plus fréquents et dureront plus longtemps », avertit le WWA .
Déjà en 2023, le WWA alertait de la situation. En juillet de l’année dernière, alors que la dans la Vallée de la Mort, aux États-Unis, la température franchissait les 50 degrés et que le record de 45,3 degrés était établi en Catalogne, la conclusion était déjà celle-là : sans réchauffement climatique, les canicules seraient moins graves. Et, clairement, un an après rien n’a changé.
Paolo Garoscio (Économie Matin)