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Sur fond de reprise du Covid-19, une nouvelle donne sociale pour un plan de relance économique…

Concertation et/ou négociation un « deal » peu évident

La pandémie de la Covid, au-delà de l’effet de surprise et des conséquences sanitaires, a bouleversé le monde économique. Après une lamentable démonstration sans appel du « chacun pour soi » sanitaire, l’Union européenne s’est attachée à vouloir sauver l’activité sur fond de propagation continue du Coronavirus. La mutualisation de la dette auprès de la BCE doit permettre de contribuer au plan de relance de chaque pays. La France bénéfice d’une subvention de 39 Md€ qui s’intègre dans les 100 Md€ de son propre plan de relance.

Plan de relance européen : quel coût pour le contribuable, pour quels résultats ? – source : La Tribune



L’urgence d’une relance… Pour qui ? Et avec qui ?

Contraint par la crise et boosté par la disponibilité de fonds, le gouvernement français a proposé aux partenaires sociaux une nouvelle donne pour son plan de relance. L’activité et l’emploi ont fini par s’affirmer comme prioritaires. En ce début d’août, c’est plus de plus de 6 millions de salariés qui sont au chômage. La rentrée peut s’avérer encore plus douloureuse avec de multiples dépôts de bilan et disparition d’activités, sans oublier les 750.000 jeunes qui vont se retrouver sur le marché de l’emploi…

C’est pourquoi pour l’État, la concertation et la négociation sont devenus les « maîtres mots ». C’est la mobilisation générale des partenaires sociaux. Les sujets et les thématiques abordés vont très vite s’écarter des priorités affichées. Si l’urgence de la remise à hauteur du « sanitaire » n’est pas discutable, on retrouve la réforme des retraites pour ne citer qu’elle. Quel qu’en soit l’objet et le contenu, le gouvernement veut concerter et négocier pour aboutir à une multitude d’accords, sociaux, économiques, écologiques, etc., qui souligneront aux yeux de tous le progrès et la réussite de cet esprit de réforme.

Proposition affirmée de dialogue avec les partenaires sociaux

Concertation et/ou négociation, qui seront les interlocuteurs ? Parler de partenaires sociaux ne suffit pas. Encore faut-il les identifier, apprécier leur degré de représentation et éviter de ne pas aboutir en partant tous azimuts dans des réformes pour certaines innovantes ou prématurées. Il est facile de constater la faiblesse permanente du dialogue avec l’État des salariés, publics et privés, des syndicats, de l’ensemble du patronat et des entrepreneurs, des représentants des professions libérales pour ne citer qu’eux. Les « gilets jaunes », les conflits sociaux et les grèves ont occupé encore la scène économique et sociale depuis 2018.Toutes ces perturbations témoignent de cette insuffisance. La faiblesse du dialogue concerne l’ensemble des syndicats salariés et du patronat (privé), tout comme les interlocuteurs des pouvoirs publics.

De l’espoir au surplace dans la concertation à la négociation – montage : clubespace21.fr



L’un des obstacles le plus important sur le « terrain » entre syndicats de salariés c’est avant tout la faiblesse de leur représentativité et leur incapacité à avoir un dialogue constructif et satisfaisant pour parvenir à s’entendre entre eux. Leur division et leurs rivalités locales, au-delà de leurs points de vue sur le fond, sont trop souvent mis en avant. Elles sont un frein aux négociations avec les dirigeants, les pouvoirs publics et le gouvernement.

Autre partenaire social, le patronat n’est pas beaucoup plus brillant. L’image du MEDEF, de la CPME et de l’UPA, U2P comme la FNSEA sont souvent discutables. Ce sont les représentations les plus importantes. Le MEDEF, pour sa part, est perçu comme un syndicat patronal libéral, hautain et dogmatique, proche du pouvoir, bien qu’il s’en défende. Personne n’est dupe. Le MEDEF tient le haut du pavé en s’appuyant sur les entreprises du Cac 40. Quant à la CPME, à l’UPA et l’U2P pour exemple, elles ont plus de mal à s’affirmer. La représentation active au travail dans les très petites, petites, voire certaines moyennes entreprises est réduite à sa plus simple expression quand elle existe.

L’autre acteur fondamental c’est l’État, lui-même employeur de près de 20% des actifs. Il ne doit pas se détourner de cet impératif dont il a souvent tendance à s’en défendre. Son rôle doit être actif. Il ne faut pas oublier aussi la face « cachée » de l’État actionnaire eu égard à ses participations et ses engagements dans les grandes entreprises et groupes privés dont il possède des participations essentielles (de la participation active au droit de blocage).

Attention au surplace caractérisé !

Remettre sur la « table » des encours sans dialogue, ni perspectives crédibles revient à faire du surplace. L’opinion publique est aussi un paramètre essentiel à prendre en compte. Le caractère urgent qui concerne l’activité et l’emploi ne doit pas être oublié. Parler de reprise quand l’activité a été interrompue est un pléonasme ! Retrouver en 2 ans les conditions d’avant la crise de la Covid n’est pas suffisant comme perspectives sans identifier les causes dérivées et en tirer les enseignements des causes.

A Matignon, Jean Castex, premier ministre, un pas vers les syndicats – source : Le Figaro



Si l’État s’avère dans l’Incapacité de se fixer des objectifs concrets avec l’ensemble des partenaires sociaux en matière d’activité, d’emploi, de politique salariale et d’innovation, les partenaires sociaux se regarderont dans une totale passivité. L’État apparaîtra comme complice de cette situation et sans réelle stratégie.

Un plan très ambitieux difficile à « digérer » par les « plus éclairés » - source : Olivier Sampson



Remettre sur la « table » des encours sans dialogue, ni perspectives crédibles revient à faire du surplace. L’opinion publique est aussi un paramètre essentiel à prendre en compte. Le caractère urgent qui concerne l’activité et l’emploi ne doit pas être oublié. Parler de reprise quand l’activité a été interrompue est un pléonasme ! Retrouver en 2 ans les conditions d’avant la crise de la Covid n’est pas suffisant comme perspectives sans identifier les causes dérivées et en tirer les enseignements des causes.

Jacques Martineau

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