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Coronnavirus : un regard sur des données chiffrées qui entretiennent la confusion…

De l’indifférence au catastrophisme !

Depuis plus de deux mois, l’actualité dans les médias se résume au Covid-19. Parti de Chine, l’épidémie de Coronavirus s’est transformée en pandémie. Devant la surprise et l’incertitude, partout l’alerte est générale et le point d’évolution de sa propagation se résume à des chiffres. La crise sanitaire aura pour conséquence immédiate une crise mondiale économique sans précédent depuis près d’un siècle aux origines non financières. Comment apprécier l’ampleur de cette pandémie, sinon par les données chiffrées qui nous sont communiquées au quotidien.

La plupart des décès du Covid-19 se situent entre les 25ème et 45ème parallèles Nord source : Johns Hopkins



L’Europe (enfin une partie) et les États-Unis représentent 90% des décès.

Le nombre total de victimes est mondialement aux alentours de 300.000 à la mi-mai, tandis que la population du globe dépassait les 7,6 milliards en 2019. Pour plus de 95% d’entre elles, les décès concernent les pays compris entre les 25ème et 45ème parallèles Nord ! Premier paradoxe l’Union européenne, le Royaume Uni et les États-Unis représentent à eux seuls 90% de ces décès. Soit moins de 8% pour le reste du monde ! Les 330 millions des États-Unis, les 447 millions de l’Europe et les 67 millions du Royaume-Uni correspondent à 844 millions d’habitants. Avec 11% de la population mondiale, ils assument 250.000 décès ! Même en ramenant la population du globe autour de 5 milliards, hors celle de la Chine (1,4 milliard) et de l’Inde (1,3 milliard) , ce taux passerait à 17% !

Progression du Coronavirus dans le monde au 12 mai 2020 – source : politologue.com



Et la France dans tout ça ?

En France, pratiquement jamais les médias, les médecins, les débateurs, les pseudo-spécialistes ne se posent sérieusement les raisons profondes de ces différences, 90% des décès pour 11% de population, sinon au détour d’une phrase et du mot confinement. Pourquoi ne pas parler des remèdes, des différences de traitement des patients, des moyens hospitaliers, de la saisonnalité, des masques, de la validité des tests, etc., au lieu de s’étriper entre spécialistes dans une guerre médiatique « nordistes contre sudistes » ? Tous les médecins, seraient-ils professeurs, sont là pour « soigner » ne peuvent s’ériger en « éditorialistes permanents » ou en « chercheurs improvisés » sur les ondes et les chaines périphériques ! Ce sont les chercheurs du monde entier avec les médecins, spécialistes et compétents, qui trouveront ensemble un vaccin ! L’essai clinique « discovery » est condamné à l’échec, faute de patients (un peu plus de 850 sur 3200 attendus) et de cohésion entre les 7 pays européens concernés, la France se retrouve quasiment seule !

Pendant ce temps-là, sur le terrain, l’ensemble du monde médical, public et privé est mobilisé. Ce sont des dizaines de milliers de médecins, infirmiers et aides-soignants qui se dévouent en permanence pour sauver des vies. Ils ont su faire face malgré un manque de personnel, sans parler d’une carence de moyens. Il faut savoir leur rendre hommage pour leur engagement.

Circulation du Covid-19 et tension hospitalière + expérience européenne « Discovery » - clubespace21.fr



La lecture « politique » quotidienne à la française d’une litanie de chiffres détaillés, n’apporte rien sur ce plan et contribue à la confusion. Mettant en exergue les nombres de décès en Italie, en Espagne, quelquefois au Royaume-Uni, aux États-Unis, surtout pas en Allemagne, ni en Suède. On s’aperçoit que le reste de l’Europe compte pour du « beurre ». A noter que rapporter le nombre de décès par million d’habitants ne se retrouvent que sur certains médias et encore... Pourquoi ?

Un « catastrophisme » annoncé, générateur de « panique » ?

Un rapport évoquant un scénario « noir » sur les conséquences du coronavirus a été présenté au premier ministre, Édouard Philippe, la veille de sa prise de parole à l’Assemblée nationale sur les conditions d’un déconfinement. Établi en relation avec AP-HP et l’Université de Columbia, cette étude statistique prétend que le coronavirus aurait pu faire 250.000 victimes au 11 mai, sans confinement. Grâce à ce confinement préalable, avec un déconfinement progressif, tel qu’envisagé, et sans protection supplémentaire, au-delà des gestes « barrières » sans « masque » ce chiffre atteindra 165.000 à la mi-juillet. Avec des « masques » obligatoires pour tout le monde le nombre de décès au début septembre tournerait autour de 85.000. Mieux si toutes les personnes de plus de 65 ans acceptent de rester « confinés » jusqu‘en février 2021, la létalité serait beaucoup plus faible et les hôpitaux seraient alors en mesure de répondre aux besoins. Seules 33.000 personnes disparaitraient !

La présentation de ce « rapport », porteur de catastrophisme a eu droit à près de 50 minutes d’antenne pendant 3 jours consécutifs sur LCI dans l’émission « Tout sur l’info » le week-end du 1er mai et « rebelote » pour le 8 mai. Rien sur les antennes nationales… Pourquoi ?

D’extrapolation en extrapolation qu’elle serait la situation mondiale au 15 juillet ?

Un peu de recul suffit pour comprendre l’impact statistique d’un tel « catastrophisme ». Il suffit de savoir que la population des 5 pays européens les plus importants, incluant l’Allemagne et le Royaume-Uni, s’élève à plus de 325 millions d’habitants (soit 63% de l’UE).

Rappelons qu’au 15 mai le nombre de décès voisine les 125.000 pour les cinq pays européens cités et les 90.000 pour les États-Unis. Quant au chiffre pour tout le reste du monde du monde à la même date, il tourne autour de 50.000 ! Un peu plus de 150.000 pour l’ensemble de l’UE.

En reprenant les données du rapport, avec une approche semblable, avec toutes les précautions, dans l’UE on devrait s’attendre dans le meilleur des cas, en excluant un confinement drastique des personnes âgées, à plus de 600.000 au 15 juillet 2020 ! Aux États-Unis on voisinerait les 500.000. Quant au reste du monde moins de 160.000 à la même date ! Rendez-vous le 15 juillet pour vérifier...

Enfin pour se recentrer…

Dans tous les cas, le résultat sera celui d’une crise économique mondiale à « terre », succédant à une crise sanitaire inattendue. Sans négliger les précautions, il faut au contraire redonner de l’optimisme et de la confiance à tous en responsabilisant la population.

Mortalité toutes causes cumulé par semaine au cours de l’épidémie de grippe, saisons 2014-2015 à 2018-2019, tous âges confondus - source : Santé Publique France



Comparer pour comparer, savez-vous que la grippe saisonnière tue en moyenne dans le monde 450.000 à 500.000 personnes par année (OMS). Ce chiffre pourrait atteindre près d’un million de victimes en cas d’absence de vaccin. Ce chiffre annuel en moyenne de 14.000 morts peut atteindre plus de 30.000 victimes en France en cas de vaccin défectueux et 40.000 à 60.000 sans vaccin. Jusqu’à présent, il n’y a jamais eu de confinement pour la grippe.

Jacques Martineau

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