Par définition, en tant que manager vous êtes avant tout un ou une responsable du « groupe » de personnes dont vous avez officiellement la charge. Votre fonction vous l’impose. Votre « art » va consister à donner le moment opportun, sous quelque forme que ce soit, les impulsions susceptibles de faire agir au mieux l’ensemble de l’équipe que vous animez.
Qu’appelle-t-on le « groupe restreint » ?
Pour peu que le « groupe » que vous dirigez ait une taille importante, la tâche devient quasi-insurmontable pour une seule personne ! Vous n’avez d’autre alternative que de faire entière confiance à un nombre minimum de collaborateurs, qui détiendront suivant les cas des rôles d’importances inégales, mais qui toutes devront vous aider dans votre tâche de management ou de direction.
Dans les faits, où que vous soyez dans la hiérarchie de l’entreprise, vous n’êtes en effet en prise directe dans votre action immédiate qu’avec un nombre réduit d’individus sur lesquels vous vous appuyez. Ce cercle de privilégiés constitue pour vous ce que l’on appelle votre « groupe restreint » relationnel. Cette constatation permet de décrire l’entreprise comme un maillage serré de cellules dont la taille pour efficacité n’excède pas 4 à 6 personnes. Suivant vos responsabilités vous pouvez avoir à gérer plusieurs autres cellules dérivées. Le manager qui anime sa cellule appartient lui-même au moins à une autre cellule latérale, extérieure et/ou d’ordre supérieur.
Un rôle et une responsabilité pour chacun – source : planzone.fr
Qu’importe qu’un chef d’atelier, de service, de département, un directeur ou un PDG soient à la tête de dizaines, de centaines ou de milliers de personnes, la taille des mailles sera toujours la même. Par contre en fonction du poste occupé et de ses responsabilités, il appartiendra lui-même à un plus grand nombre de cellules, incluant les relations avec ses pairs, la clientèle, etc. Il va de soi que le temps consacré à chaque cellule sera d’autant plus faible que le nombre de cellules sera important et ce au détriment de sa cellule de base que constitue le « groupe restreint ».
Une relation restreinte à découvrir, à entretenir et à développer
Ce phénomène banal et général souligne avec acuité, les risques de coupure qui existent dans les deux sens : soit avec l’ensemble du groupe hiérarchique au bénéfice exclusif du « groupe restreint » ou l’inverse. Ce qui n’est pas mieux !
C’est de la façon dont s’organisera et fonctionnera cette relation restreinte, de sa qualité, de son ouverture que va dépendre votre action et le devenir du groupe hiérarchique.
L’étendue de l’action personnalisée au quotidien - source : AB consulting
Par nature, le « groupe restreint », n’a pas d’existence officielle. Il est constitué d’hommes et de femmes en interaction dynamique entre elles avec le manager. L’influence reçue et exercée par le « groupe restreint » vers les autres cellules en maillage déterminent ses limites et ses frontières effectives.
A chacun de savoir gérer son propre « groupe restreint »
Le « groupe restreint » n’est pas une fin en soi. C’est une réalité relationnelle dont il appartient de maîtriser les agissements et les influences au bénéfice de l’ensemble du groupe hiérarchique. Mais trop souvent, la tendance naturelle du « groupe restreint » est de privilégier ses propres aspirations au détriment de l’ensemble du groupe hiérarchique.
Seule la qualité du manager, en général leader du « groupe restreint », ses convictions, sa capacité à convaincre et à rassembler autour de valeurs partagées pour des objectifs simples vont permettre de le recentrer sur la tâche essentielle en décrivant des cycles affectifs.
Bien que n’ayant aucune réalité officielle, le « groupe restreint » a besoin d’un minimum d’organisation. C’est l’un de vos devoirs élémentaires dans votre rôle de leader proche. Malheureusement, il n’est pas rare de voir ce « groupe restreint » sans réel animateur reconnu et apprécié parce que la plupart des personnes concernées n’ont jamais pris conscience de l’importance de son existence.
Ce qui est vrai dans l’entreprise et dans les relations au travail, se retrouve aussi dans la vie familiale et bien entendu dans la vie politique à tous les niveaux…
Jacques Martineau