De nombreux constructeurs et équipementiers automobiles émettent certains doutes pour le tout électrique. Comme la presse spécialisée le répète, les européens se retrouvent à faire face à un difficile enjeu : réduire le retard sur l’essor des Chinois et ce à meilleur coût. Autre choix qu’adviendra-t-il du « thermique » ? Aucun constructeur ne peut se résoudre à tourner la page.
La rédaction d’Économie Matin (Jean-Baptiste Giraud) prend pour exemple le cas de Mercedes-Benz.
Mercedes-Benz a annoncé un recalibrage de ses objectifs de transition vers l’électrique. Face à une demande pour les véhicules électriques moins vigoureuse que prévu, le constructeur allemand a décidé de prolonger la durée de vie de ses modèles thermiques tout en repoussant ses ambitions électriques.
Dès 2024 le passage commercial à l’électrique de haut niveau – source : L’Usine nouvelle
Mercedes-Benz, sous la houlette de son PDG Ola Kallenius, envisage de continuer le développement et la production de véhicules à moteur à combustion interne bien au-delà de l’horizon initialement prévu. Cette annonce, qui pourrait sembler contre-intuitive dans le contexte actuel de transition énergétique, s’explique par une adaptation aux réalités du marché.
La thermique au cœur de la stratégie de Mercedes-Benz
Les véhicules électriques, malgré leur importance croissante, resteront significativement plus coûteux que leurs équivalents thermiques dans les années à venir, limitant leur attractivité pour une partie des consommateurs. En réponse, Mercedes-Benz prévoit une mise à jour substantielle de sa gamme de moteurs thermiques, soulignant une stratégie de diversification de son offre.
Première voiture hybride Mercedes avec une batterie lithium-ion – source : La Tribune auto
Néanmoins, l’engagement de Mercedes-Benz envers l’électrification demeure intact, avec l’anticipation d’un renouveau via sa prochaine génération de véhicules électriques. Ces futurs modèles, attendus pour le milieu de la décennie, promettent des avancées significatives en termes de coûts de production et d’efficacité, ce qui pourrait dynamiser une augmentation de la demande.
Des voitures électriques toujours très chères
La prudence actuelle de l’industrie, illustrée par la stratégie de Mercedes-Benz, reflète une période de transition complexe, marquée par des incertitudes économiques et des changements dans les comportements des consommateurs. Les constructeurs, confrontés à des choix stratégiques délicats, doivent naviguer entre les impératifs environnementaux, les attentes des marchés et les réalités technologiques.
Une progression des constructeurs en Europe, insuffisante devant le marché chinois – montage : CE21
Le recalibrage des ambitions de Mercedes-Benz ne signifie pas un abandon de l’électrique mais plutôt une adaptation stratégique à un environnement en constante évolution. Dans cette optique, la marque de Stuttgart se prépare à une décennie cruciale, où la flexibilité et l’innovation seront clés pour répondre aux défis de la mobilité de demain.
Jean-Baptiste Giraud (Économie Matin)