En ces temps écologiques naturels et/ou politiques, une question permanente se pose à propos de l’énergie électrique qui sera disponible pour satisfaire les besoins de l’Union européenne (qui n’est pas l’Europe comme nous l’avons déjà souligné à maintes reprises) dans les années futures. A entendre les Commissaires « bien portants » de Bruxelles, on pourrait avoir l’impression que tout va se régler progressivement pour les Vingt-sept en matière d’énergie propre. L’énergie sera bientôt une ressource « blanchie » puisque qu’écologique.
A l’école suédoise, l’ensemble des dirigeants européens, de gré ou de force s’empressent de suivre les recommandations de Greta Thunberg, la légende de moins de 20 ans. Peu importe les résultats concrets, l’impact politique est si peu important que la prochaine COP 26 à Glasgow ne dérangera personne. Parmi les plus pollueurs, la Chine et la Russie seront absentes. Les États-Unis resteront égaux à eux-mêmes : « l’Amérique d’abord ». Quant à l’Union européenne, il est difficile de croire au moindre progrès dans ce domaine. Les européens, entraînés et conditionnés par l’Allemagne en perdition énergétique, se plient à la « poussée verte » avant tout politique. Le « rien ne va plus » en dehors du renouvelable fait son chemin même si l’échéance recule tous les 4 ans de 10 ans. On dépasserait les 2060 dans bien des cas pour satisfaire des ambitions irréalistes dans le concept ou irréalisables dans le concret !
- La Chine et la Russie seront absentes. Les États-Unis resteront égaux à eux-mêmes : « l’Amérique d’abord »
Il y a désormais près de 20 ans que la politique énergétique européenne perturbe la « donne ». Les prix excessifs de l’électricité et du gaz en 2021 et pressentis en 2022 témoignent de cette gabegie de l’argent investi et dépensé pour satisfaire l’apparition des énergies renouvelables. Dans l’UE, tout est parti en 2003 avec les premières recommandations pour l’éolien et le solaire sous la houlette de l’Allemagne et des lobbies écologistes anti-nucléaires, très nombreux au Parlement et à la Commission de Bruxelles. La part du « Renouvelable », puisque c’est ainsi qu’on l’appelle, devait progresser pendant ces deux décennies et représenter plus de 23% de l’énergie électrique fournie dans l’Union en 2023 par l’éolien et le solaire.
Les sommes d’argent dépensées sont énormes. De dizaines de milliards initiales à des centaines vers 2010, on va bientôt injecter au fur et à mesure plus de 1000 milliards d’euros pour flatter l’éolien et le solaire, en excluant le nucléaire. Le gaz « russe » est le nouveau venu dans l’apport à l’« énergie verte ». Les coûts de l’énergie de consommation devraient être amortis par un système de taxes européennes sur la production.
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Comme le rappelle Michel Gay dans Contrepoints « il a fallu pendant 20 ans, EDF a une obligation d’achat de l’électricité « renouvelable » à des prix exorbitants. Cela entraine aussi un accroissement des émissions de CO2 dues à l’intermittence qu’il faut compenser par des centrales à gaz ou à charbon… ». Il faut savoir par ailleurs que la France est dans les « choux » puisque la fabrication des modules solaires est faite en Chine tandis que pour les éoliennes, elles sont fabriquées au Danemark, en Allemagne et en Espagne. Ce marché extérieur détériore notre balance commerciale et notre indépendance énergétique.
Quant à un transport routier électrique, l’illusion est parfaite. La manipulation de l’opinion l’est tout autant. Qui croire ? La France se voit promettre 2 millions de véhicules particuliers électriques en circulation en 2030 pour 45 millions de voitures à essence ou au gas-oil aujourd’hui et près de 5 millions de « poids lourds ». Dans tous les cas moins de 10% ! Arrivée en 2070, avec la même technologie… ?
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L’hydrogène ne prendra pas la relève de sitôt. Si la technique est connue et le prototypage avancé, l’extension et l’approvisionnement à grande échelle en sont aux balbutiements. Autrement dit en suivant sans broncher écologistes et constructeurs allemands à l’affut du marché, tout est « bon à prendre », les suiveurs seront les perdants.
La France mettra de longues années à rattraper tous ces dégâts, prospectifs, matériels et financiers. Comment pourra-t-on sortir l’opinion citoyenne française de ce syndrome politique « vert » sans suite naturelle et économique.
Jacques Martineau