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Dernière chance pour sauver l’assurance-chômage ?

L’analyse de Paolo Garoscio (Economie Matin)

Le gouvernement est sur le « qui-vive » en matière social, chômage et emploi. Le projet de loi concernant le « code du travail » est désormais sur la table des négociations. Syndicats patronaux et salariaux vont en découdre pendant 4 mois jusqu’à la fin juin pour rechercher un accord. La tension est importante. Assemblée et sénat auront alors à se prononcer. La majorité et l’opposition sont déjà divisées y compris dans leurs propres rangs. Avec près de 6.000.000 de « sans emploi » dont plus de 2.700.000 chômeurs indemnisés, le déficit de l’assurance-chômage ne cesse de croître, alourdissant la dette. Parmi les paramètres à prendre en compte : la durée d’indemnisation, le montant (taux de remplacement) et la dégressivité au cours du temps pour ne citer que ceux-là. Paolo Garoscio propose son analyse de la situation…

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L’assurance-chômage est à l’agonie : la hausse du nombre de chômeurs en France durant tout le quinquennat de François Hollande et la croissance en berne qui ne devrait même pas être au rendez-vous cette année 2016. L’OCDE a baissé les prévisions de croissance pour l’Hexagone à 1,2% en 2016 contre les 1,5% attendus par le gouvernement. Cela ne l’aide pas à s’en remettre. Sur la table d’opération, les chirurgiens de l’Etat, le gouvernement, les syndicats et le Medef, tentent le tout pour le tout. Mais les pistes étudiées vont faire mal aux Français.

Patronat vs Syndicats : le choc des allocs

La crise a entraîné une situation intenable : 25,8 milliards d’euros de déficit pour le régime de l’assurance-chômage. Sans croissance et sans création durable d’emplois stables, il est impossible que cette hémorragie ne se résorbe d’elle-même. Or ni la croissance ni la création d’emplois ne devraient être au rendez-vous en 2016.

Les chiffres clés du chômage (février 2016) – source : Unedic



Ce lundi 22 février 2016 s’ouvre donc la nouvelle négociation sur l’assurance-chômage : une négociation qui veut tenter de résoudre le problème, au moins en partie. Vont s’affronter, donc, le Medef et les syndicats avec des visions bien différentes de la manière de guérir le régime. Des visions incompatibles, même.

D’un côté : le Medef. Le patronat aimerait que les droits des chômeurs soient rabotés afin qu’ils soient incités à retrouver un emploi et notamment les postes non pourvus qui existent en France.

Début des négociations : patronat-syndicats – source : L’Express



De l’autre : les syndicats. Pour eux, pas question que les chômeurs payent la crise alors que ce sont les entreprises qui en sont la cause. Deux positions a priori inconciliables.

Il va bien falloir trouver un terrain d’entente

Les pistes étudiées sont simples : le Medef, en premier lieu, voudrait tout simplement réduire les allocations. Moins d’argent versé aux chômeurs, moins longtemps... les séniors et les chômeurs de longue durée en paieraient le prix fort. Dans l’idéal, le Medef aimerait même l’instauration des allocations dégressives. Mais sur ce point les syndicats ont déjà fait savoir qu’il n’y aura aucun accord possible.

Une assurance chômage en question – source : franceinfo.fr



Les syndicats, d’ailleurs, ont une autre idée : augmenter les charges des entreprises. Là aussi, une piste inenvisageable pour les entreprises qui, depuis des années, se battent pour que ces charges soient réduites... avec un discret succès par ailleurs. Car réduire les droits, le montant ou encore la durée de l’Assurance-Chômage fait craindre aux syndicats que les chômeurs ne se retrouvent dans la pauvreté.

Le régime des intermittents du spectacle, les contrats courts, l’indemnisation, la durée... autant de pistes a priori inconciliables entre les syndicats et le Medef mais pour lesquelles il va bien falloir trouver un terrain d’entente. Reste à savoir de quel côté penchera le gouvernement à un an de la prochaine élection présidentielle...

Paolo Garoscio (Economie matin)

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