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NOUVELLE GOUVERNANCE : L’INÉVITABLE RÉGÉNÉRATION DES NON-CHOIX

Un grand chambardement contraint difficile à maîtriser

Un nouveau premier ministre et un remaniement ministériel impliquent des changements, des mouvements de chaises musicales et la nomination de nouveaux ministres. Un certain nombre d’entre eux sont reconduits, considérés comme « les intouchables ». En revanche, les clans, les dosages partisans et politiques, la parité et les quotas, sans oublier les rivalités internes, compliquent la tâche du ou des décideurs. Entre les entrants et les sortants, le choix est fait. Au final, par définition, les meilleurs auront été choisis. Partout à tous les étages hiérarchiques, c’est le grand chambardement. Dans un premier temps, les compliments et les éloges fusent vers les plus haut-placés et les plus influents. Alors qu’aucune action concrète n’est commencée, les critiques vont très vite se faire entendre, sur place, dans les médias, les cercles politiques, majorité et opposition. L’opinion publique via les sondages y contribue. C’est parti, on parle d’incompétence ou d’inadaptation pour le poste choisi…

Un grand chambardement pour retrouver la case départ – montage : clubespace21.fr

Par définition, la notion d’incompétence va alimenter le débat

Est-il encore utile de rappeler que nul ne peut échapper dans son action au quotidien au qualificatif suprême qui se résume en un simple constat d’incompétence ? La gouvernance privée ou publique masque ce mal profond au bénéfice d’un politiquement correct largement abusif. La tromperie est généralisée, les médias et l’opinion sont bernés. Le politique, surtout au pouvoir s’en est affranchie. Il la cultive et l’entretient, tout en plaidant le « pour et le contre ». Personne n’est dupe, mais tous complètent le tableau en finissant par ne rien dire.

La presse, les médias, les réseaux sociaux, les syndicats et les électeurs,. se feront leur propre opinion – montage : clubespace21.fr

En s’en tenant à la définition du mot incompétent, celle-ci se résume à un court énoncé : « Qui n’a pas les connaissances suffisantes pour juger, décider d’une chose. » Un complément incite à penser que la personne impliquée n’a pas le savoir et l’expérience requise pour agir dans la fonction qu’il occupe. Dans la vie courante ou dans le travail, il suffit d’ouvrir les yeux pour se convaincre de la place tenue par l’incompétence dans notre société. Et pourtant ? On a tous tendance à oublier que cette incapacité fait des ravages à tous les échelons de responsabilité en toutes circonstances.

La gestion de l’incompétence

Gérer l’incompétence est un « art » destiné à satisfaire ses propres ambitions. Il n’est pas nouveau et a toujours existé. Cela sert surtout à pallier un manque d’expérience et une incapacité à décider. L’incompétence a toujours été reconnue comme un mal profond, partagé par l’ensemble de la planète. Il n’épargne pas la France qui en souffre profondément dans sa structure, dans les racines d’une nomenklatura de hauts responsables en charge de l’avenir du pays et cela dans tous les domaines d’activité.

Le jugement d’incompétence est général. Il englobe le donneur d’ordre, le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et l’équipe chargée de la réalisation, même si les circonstances n’étaient pas favorables. Tous sont complices de cette incompétence. A titre individuel, le qualificatif est plus direct, il s’attaque à l’acteur. On parle d’incompétent. La notion de non-choix disparait.

Responsables devant qui ? : à vous de choisir - montage : clubespace21.fr

La personne responsable est mise en cause, sans en préciser les raisons. On évoque en tête le manque de connaissances et l’inexpérience, en nuançant le propos et en essayant de trouver des excuses : le manque de moyens et d’appui du décideur, peut-être lui-même sous-estimant les difficultés attendues. Le désigné dispose, pour se protéger et continuer à faire illusion, d’une série d’artifices qui peut détourner l’attention des médias et de l’opinion publique. Citons : Le titre, le pouvoirl de position, la compétence par attribution, le comportement d’autorité. Ajouter à cela, l’importance de la fonction sur l’échiquier, le bien-parlé, le choix des mots avec un côté théâtral et une COM’ appuyée tous azimuts. Médias, presse et réseaux décodent à leur façon suivant leur tendance et les différents comportements.

Parler de défaillance et de manque d’expérience de femmes et d’hommes qui entourent le pouvoir est banal et courant. Faut-il encore se garder d’assimiler ces écarts uniquement à de l’incompétence ? Certainement pas. L’interprétation des comportements est plus subtile. Les acteurs peuvent être compétents, mais pas à leur place, et contraints de s’affranchir de donner leur avis.

En fait, ne jamais oublier que seuls les résultats comptent…

L’incompétence n’est justifiée qu’au regard du résultat. Celle-ci peut être ignorée ou entretenue par habitude. La révélation de ce handicap comme ses conséquences sont fonction de son impact sur l’opinion publique, relayé par les médias au service de leurs tuteurs. Assez de sacrifier nos immenses réservoirs de compétences dont la France dispose.

En termes de réussite ou d’échec, c’est le « Maître des horloges » qui choisit et qui décide. Cette répétition mimétique se fait au fur et à mesure à tous les niveaux et échelons de responsabilité, partout dans les hiérarchies intermédiaires. En cas d’échec, il tentera de le masquer, puis il cherchera des excuses, avant de mettre en cause le « promu » et de s’en séparer. Le décideur ne reconnait jamais ses erreurs. Depuis longtemps, cela ne convainc plus personne, mais continue à faire bon usage !

Jacques Martineau

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