juillet 2019
Du 24/07/2019 par Dominique Seux pour Les Echos
Conférence de huit minutes montre en main de Greta Thunberg devant des députés ce mardi matin, vote en une minute chrono du traité de libre-échange avec le Canada (Ceta) l’après-midi par les mêmes députés
Cette coïncidence de calendrier a ravi tous ceux qui veulent absolument faire un lien entre le commerce et le climat, qui voudraient en définitive les mettre dans le même bateau. Argument spécieux : les questions sur l’importation de produits (possiblement) gorgés de pesticides ou de bovins (possiblement) nourris de farines animales n’ont pas grand chose à voir avec la lutte contre le dérèglement climatique.
Dans le premier cas, il est évident que les contrôles doivent être sérieusement faits. Dans le second, il faut écouter les mauvaises consciences comme la jeune suédoise qui doivent réveiller mais surtout agir sur les causes réelles du réchauffement : les modes de production de l’énergie, l’électrification urgente de l’économie (la fin des voitures thermiques en 2040 paraît bien lointaine), l’isolation des bâtiments etc.
Et la pollution des porte-containers, dira-t-on ? Et bien justement, pour le souffre, elle est considérable, mais pour le CO2 elle est marginale. A tout vouloir mélanger pour des raisons idéologiques, on perd de vue l’essentiel. De même qu’en période de canicule, il y a deux mondes (la vie climatisée, la vie qui ne l’est pas), il y a les faits et la réalité fantasmée.
Ah oui, un fait : le gouvernement a indiqué hier à l’Assemblée que la France a importé 12 tonnes de bovins depuis un an du Canada. On n’a pas vérifié mais si cela est exact cela doit faire 12 vaches, non ? Cela fait beaucoup de minutes d’antenne par vache.