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L’UE et l’euro : comprendre avant de réagir !

Une mise au point est nécessaire…

L’Union européenne (UE) en 2017, quoiqu’on en pense, est toujours en crise. Cette persistance dans une situation délicate est avant tout liée à sa politique monétaire et à l’euro. Elle freine, de façon inhomogène, suivant l’état des pays, leur développement économique et leur croissance. Aujourd’hui l’Union européenne, c’est 28 pays, bientôt 27 avec la sortie de la Grande Bretagne alors qu’elle n’avait pas choisi l’euro ! Parmi eux, 19 font partie de la zone euro. Ils ont une monnaie unique.

L’euro en ligne de mire

La décision de créer l’euro, cette monnaie unique, a été prise lors du traité de Maastricht (1992). Le système monétaire européen (SME), introduit en mars 1979, allait prendre fin en 1993. Cependant l’European Currency Unit (ECU) a été maintenue comme unité monétaire théorique, calculée à partir d’un panier de valeurs stables, incluant la livre sterling. L’écu a été utilisé comme unité de compte pour les institutions européennes et les banques centrales des pays européens comme monnaie commune de placement et d’endettement sur les marchés financiers. Il changera de nom en 1996 pour s’appeler l’euro, toujours dans les mêmes fonctions.

ECOFIN (comité lié au Conseil des ministres des finances) - source : bestdelegate.com



A partir de là, dès 1996, les échanges entre pays se feront sur la base d’un mécanisme de taux de change européen (MCE) complètement révisé et plus contraignant. L’objectif est de préparer l’ensemble des pays à la mise en place d’une future Union économique et monétaire (UEM) et à l’adoption d’une future monnaie unique.

Le passage de l’écu vers l’euro va se faire le 1er janvier 1999 pour une valeur équivalente, soit 1 écu = 1 euro. Dans un premier temps, les transactions se font en euro, monnaie unique virtuelle, par l’intermédiaire des banques centrales et des institutions européennes. La première différence fondamentale est que l’euro allait devenir une monnaie unique réelle, matérialisée par des billets et des pièces qui circulent depuis le 1er janvier 2002 dans l’ensemble des pays qui auront intégré l’Union économique et monétaire (UEM).

L’UEM a été créée en 1999 par onze pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal. Ces pays ont été rejoints ensuite par la Grèce en 2001, par la Slovénie en 2007, par Chypre et Malte en 2008, par la Slovaquie en 2009, par l’Estonie en 2011 et par la Lettonie en 2014. L’entrée de la Lituanie a été officialisée le 1er janvier 2015. Soit un total de 19 pays.

Les 19 pays de la zone euro – source : Le Point



Quand aux 9 pays qui sont hors zone euro, qui sont-ils ? Par date d’entrée dans la Communauté économique européenne : le Danemark (1973) et le Royaume-Uni (1973) ; puis dans l’UE après le traité de Maastricht : la Suède (1995) ; la Hongrie (2004) ; la Pologne (2004) ; la République tchèque (2004) ; la Bulgarie (2007) ; la Roumanie (2007) ; la Croatie (2013).

Comment rejoindre désormais la zone euro ?

Les critères nécessaires concernent un déficit public inférieur à 3 % du PIB, une dette publique ne dépassant pas 60 % du PIB, une inflation maîtrisée, une indépendance de la banque centrale du pays et une devise nationale stable pendant au moins deux ans.

Lors de la négociation du traité de Maastricht (1992) par les 12 membres de l’UE, et les 3 nouveaux accédant au MCE (Finlande, Suède, Autriche), il était prévu pour ces derniers et pour tous les nouveaux membres de l’Union qu’ils adhèrent obligatoirement soit à l’UEM (s’ils sont éligibles), soit au MCE II.

L’euro, symbole de la monnaie unique – source : 20minutes.fr



Par principe, après 1999, le MCE II prévoit une unité monétaire commune, avant d’accéder plus tard à l’euro monnaie unique. Autour d’un cours pivot, la règle tolère un écart de taux de change de ± 15% autour d’un taux de change initial entre la monnaie nationale du pays concerné et l’euro. Lors de l’adhésion au MCE II, dans ces limites de fluctuation, chacun doit s’engager à mener une politique commune de convergence de critères économiques, et une saine gestion de ses finances publiques à court et long terme.

Pour l’instant en 2017, seul le Danemark a souscrit au MCE II. Cependant, à la grande surprise, il a obtenu une dérogation pour ne pas adhérer à l’UEM et à l’euro. A noter que le Royaume-Uni avait aussi bénéficié d’exemptions européennes pour garder la maîtrise de sa monnaie. Désormais, avec le Brexit en cours, cela ne concerne plus les Britanniques.

A ce jour, la Suède, la Finlande et l’Autriche, éligibles au précédent MCE, demeurent en retrait. Quant aux autres pays de l’Union européenne, hors zone euro, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie et République Tchèque, ils ne répondent pas encore aux critères d’accessibilité au MCE II.

Des explications nécessaires...

Expliquer l’ensemble nous a semblé utile et nécessaire à propos du système multi-monétaire européen. Force est de constater que la complexité de ce système est d’autant plus importante qu’elle est supposée être liée à l’équilibre et à la stabilité de la situation politique, financière, économique et sociale de chacun des Etats, qu’il soit hors ou dans la zone euro.

Ce rappel ne doit pas anticiper tous les points forts et handicaps d’une monnaie unique particulière, peut-être à bout de souffle dans sa forme actuelle. Nous aurons l’occasion d’en reparler…

Jacques Martineau

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